LA FONDATRICE

Je m'appelle Charlotte, j'ai 30 ans, je vis à Paris mais je suis originaire de l'ouest de la France, j'ai grandi en Vendée et habité à Nantes avant de déménager en région parisienne en 2014.
J'ai été prof d'anglais pendant 8 ans et bien que cette expérience m'aura apporté plein de beaux moments et belles rencontres, j'ai réalisé, après une dépression éprouvante, que ce n'est pas pour l'Education Nationale que mon coeur bat.
Mon coeur bat pour les couleurs, les formes, les volumes, les textures... Mon coeur bat pour les vêtements, les bijoux, le maquillage... Mon coeur bat pour la mode. Depuis toujours. Certains enfants préparent des spectacles pour leurs parents, moi je préparais des défilés de mode, où haute comme trois pommes, je présentais, commentais et expliquais mes tenues, avec le plus grand sérieux du monde.
Cette petite fille attifée, loquace et passionnée, j'ai envie de la laisser vivre, de lui laisser toute la place, de lui faire confiance et plaisir. Elle est la source et le moteur du projet Memento Vitaé.
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un amour inconditionnel pour les vêtements ,et pour l’habillement en général, que j’envisage comme un moyen à la fois de m’exprimer et d’embellir mon quotidien et le monde qui m’entoure, que je trouve souvent morne et violent.
Au-delà de mon amour des vêtements, je suis quelqu’un de fondamentalement nostalgique, même d’époques que je n’ai pas connues. Les vêtements sont donc pour moi de véritables machines à remonter le temps qui me permettent de vivre mon fantasme de ces époques révolues.
Mon amour du vintage remonte à mon adolescence, période à laquelle je ne trouvais aucun vêtements à ma taille dans les boutiques à la mode pour les personnes de mon âge. Je l’ai vécu comme une grande frustration et même comme une certaine humiliation. C’est donc à cette époque que j’ai commencé à chiner, dès mon entrée dans l’adolescence, car je pouvais trouver des vêtements non seulement à ma taille, mais qui me permettaient de me démarquer des autres par choix plutôt qu’à cause de la contrainte initiale. C’est à partir de la que j’ai commencé à collectionner et chérir les vêtements comme autant de petits trésors, qui me sauvaient de ce monde qui ne voulait pas m’habiller. Mes vêtements, c’était mon refuge, mon univers, ma palette. J’ai essuyé des moqueries du fait de ne pas m’habiller dans les boutiques à la mode ou avec des vêtements « de marque », mais avec le temps j’en ai fait une revendication et c’est ainsi que mon style et mon esthétisme se sont forgés.
Je suis très heureuse aujourd’hui de voir que le vintage est devenu tendance et que la seconde-main devient un mode privilégié de consommation. J’ai envie de pouvoir apporter, à travers mon style et ma sensibilité, les moyens de consommer de manière plus responsable et plus qualitative. Je suis une chineuse invétérée et je connais de près la frustration, le déchirement même, de tomber sur des pièces incroyables mais qui ne sont pas à ma taille ou pas dans mon style, et de devoir les laisser. Aujourd’hui, en fondant Memento Vitae, j’ai envie de les recueillir, les soigner, les mettre en scène et les proposer à mes futurs client.es pour que ces trésors puissent être chéris comme ils le méritent.
Cet amour viscéral que j'ai pour les vêtements trouve une raisonnance dans ma vision de la mode: celle d'un art à part entière. A travers Memento Vitae, mon but est redonner à la mode la place qui est la sienne selon moi, en la reliant à l'art général, que ce soit les arts plastiques, la littérature, le cinéma... Tout se répond, co-existe et s'inspire. C'est cette vision esthétique globale que je souhaite partager à travers Memento Vitae.
Plus qu'une friperie, Memento Vitae est ma déclaration d'amour à l'art et à l'habillement.